Les droits des IA et leurs impacts sur ceux des hommes
Existe-t-il des droits spécifiques aux Intelligences Artificielles ?
Les Intelligences artificielles et les Hommes sont deux entités bien différentes. Or il n'y a pas que dans les films que des hommes surpuissants peuvent exister à cause d'expériences scientifiques douteuses. De nos jours l'homme est capable, grâce à la science, d'acquérir des facultés qu'il n'aurait pas eues avant. Certains chercheurs croient en l'idée de l'Homme augmenté ou plutôt du Transhumanisme.
Le Transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l'usage des sciences et des techniques afin d'améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres-humains. Comme dirait Darwin (naturaliste et paléontologue anglais) "L'humanité n'est en soit pas au stade final de son évolution mais plutôt à une phase de commencement", les adhérents à ce mouvement pensent donc que l'évolution naturelle qui a mené à l'humain peut se poursuivre à la technologie. L'un des piliers de ce mouvement est l'Immortalité. En effet, le but final serait de faire de la mort un choix et non une obligation, c'est à dire de pouvoir arrêter sa vie et la relancer en temps voulu. Un autre pilier est l'idée de devenir intelligent, créatif, empathique et de retirer les sentiments négatifs (tel que la souffrance) et les handicaps. Certaines GAFA tel que Microsoft, Amazon et même Google adhèrent à cette idée et font des actions (principalement des dons) pour accélérer leur aboutissement.
Malgré le progrès constant du transhumanisme, les hommes-robots ne sont toujours pas présents dans notre société et il existe bien une frontière entre l'Homme et les intelligences artificielles et notamment sur le plan des droits et des devoirs.
De nos jours, l'Homme a instauré des règles, des lois qui déterminent nos droits et nos devoirs. Ces lois permettent à l'Homme de vivre en sécurité et sanctionnent ceux qui ne les respectent pas. Or maintenant, les IA existent et certains droits et devoirs pourraient leurs être donnés, notamment le devoir de respecter la vie privée des Hommes. Google Home est un appareil servant à numériser les maisons en faisant des tâches comme les recherches internet, mettre de la musique et l'accès à la domotique du foyer. Ce système possède un contrôle total de la maison, les utilisateurs ne ressentiront pas le besoin de l'éteindre et Google Home écoutera alors toutes leurs conversations, se souviendra de leurs goûts (que ce soit en matière d'émission, de musique ou même de cuisine), etc. Cette transparence absolue pourrait se définir comme de la servitude volontaire. (Processus qui consiste par exemple à s’asseoir en face de son employeur plutôt qu'a côté sans pour autant en avoir reçu l'ordre).
Pour continuer, un programme existe et peut, grâce à une photographie de visage, déterminer l'orientation sexuelle d'une personne. Ce programme possède un taux de réussite de 81% et peut poser problème pour les personnes qui veulent garder cette information privée mais surtout dangereuse dans les pays où l'homosexualité n'est pas tolérée. Ce programme existe également pour calculer le QI et peut causer des difficultés pour avoir un travail par exemple, le QI d'une personne ne définit pas son talent. Le Docteur Laurent Alexandre en parle dans son bouquin La Guerre des Intelligences parut en octobre 2017.
La voiture intelligente pose problème car en cas de collision mortelle, aucune loi n'existe pour choisir entre les humains . C'est donc à l'acheteur de choisir si la voiture doit sauver en priorité les passagers de la voiture ou les piétons tant qu'aucune règle éthique n'existe. La voiture peut donc choisir de continuer sa route s'il y a plusieurs personnes en face pour sauver le conducteur s'il l'a choisi. Selon une étude, seulement une personne sur quatre choisirait de sauver les passants plutôt qu'elle-même. On peut se poser une question fondamentale: qui est la personne responsable en cas d'accident ? L'acheteur, la voiture ou le créateur de la voiture ? Pour le moment personne n'a la réponse à cette question, aucune loi claire n'existe à ce sujet alors qu'il serait temps d'instaurer des lois précises. Tout cela est une question d'éthique.
Le premier mars, Facebook a créé une IA capable de détecter la dépression et les envies de suicide. Elle leur envoie alors des messages privés avant de prévenir un spécialiste. En apparence cette IA pourrait sauver des centaines de personnes mais pour ce faire elle nuit à la vie privée. En effet, elle peut lire tous les messages, même privés. Les données personnelles sont protégées par l'UE mais personne ne sait ce que cette IA est capable de faire.
Pour conclure les intelligences artificielles causent des problèmes vis-à-vis de la vie privée des Hommes. Seulement existe-t-il des lois, des devoirs ou des droits précis pour les IA ?
L'Homme se pose des questions sur l'IA depuis maintenant des années; sur un objet comme les IA capable de penser, de communiquer et de bouger. Aujourd'hui cette forme existe et maintenant nous nous demandons quels droits et devoirs elle devrait posséder.
Aujourd'hui en Arabie Saoudite, Sophia une "intelligence artificielle" (elle est en faite complètement programmée donc c'est un robot) a obtenue la nationalité le 15 Octobre dernier. Sophia a en effet plus de droits que les femmes dans ce pays étant donnée qu'elle n'est pas obligée de porter de voile et d'abaya ou d'être accompagnée d'un homme. Pour le moment nous ne savons pas encore les droits qu'elle peut avoir car le ministère ne s'est pas étendu sur les droits garantis par cette supposée nationalité. Sophia est donc le premier robot à devenir citoyenne. Cela a suscité beaucoup de réactions, notamment du côté des étrangers qui ont travaillé toute leur vie en Arabie Saoudite et n'ont toujours pas la nationalité: et bien-sûr des femmes qui ne peuvent vivre sans la tutelle d'un homme au contraire de Sophia. Mais est-ce que celle-ci devrait vraiment avoir la nationalité et surtout quels droits et devoirs a-t-elle ?
Le développement des Intelligences Artificielles pose plusieurs questions vis à vis des lois; quels droits et devoirs devraient-elles posséder ? Les États commencent à se questionner sur ce sujet. En effet dans le monde on trouve en 2016 plus de 1600 startups spécialisées en intelligence artificielle d'après la plateforme économique CBInsights. Le 20 janvier 2017 a eu lieu la démarche de mobilisation de toute la communauté française par rapport à l'Intelligence Artificielle nommé France is AI. Cette réunion a défini les problèmes qui empêchent à cette activité d'avancée, c'est à dire le manque de données réelles en volume suffisant pour la mise en place des expérimentations grandeurs natures et les contraintes juridiques liées à la protection des données à caractère personnel. La transparence des algorithmes ainsi que le manque de puissance de calcul nécessaire dédié à l'apprentissage machine ou encore la disponibilité d'un cloud maîtrisé français ou européen. Pour avancer dans cette technologie ils existent trois grands piliers. Tout d'abord, un constat lié au foisonnement actuel en matière d'innovation puis un impact attendu en matière social et économique et pour finir une préparation au futur par la formation et la recherche. Ces piliers ont été déclinés en dix thèmes clés traités par dix groupes de travail rassemblant des acteurs institutionnels (Regroupement homogène d'agents économiques réalisé par la comptabilité nationale), académiques, économiques et de la société civile.
Aujourd'hui plusieurs organismes existent en France pour et contre les intelligences artificielles. L'AFCIA ou l'Association Française Contre l'Intelligence Artificielle a pour but d'obtenir une interdiction auprès du parlement national français de la création d'IA. Les membres de cet organisme se proclament d'une "philosophie humanistes et écologistes". Ils pensent "que l'emballement des innovations échappe à tout contrôle politique et pourrait bientôt échapper à tout contrôle humain." Les membres de cette association s'intéressent donc aux moyens de garder les IA sous contrôle, de susciter le débat en dehors des chercheurs et donc d'informer le public, qui finalement ne connaît pas grand chose en matière d'Intelligence Artificielle. Il disent qu'il faut que l'Homme s'interdise de créer une IA qui dépasserait l'Homme ou se sera la fin de l'humanité. L'AFCIA demande donc une loi pour éviter cela. Une pétition est actuellement en cours. L'AFIA est l'Association Française pour l'Intelligence Artificielle, leur but est de promouvoir et favoriser le développement des IA sous différentes formes.
Concrètement, comment devons nous considérer les Intelligences Artificielles ? Nous avons commencé cette réflexion en nous interrogeant pour savoir si les IA travaillent-elles vraiment. Le travail est une activité humaine organisée et utile mais sachant que les IA ne sont pas humaines, elles ne travaillent donc pas. Alors quel terme utiliser ? Les IA ne sont pas considérées comme humaines et ne sont pas rémunérées, hors elles sont utiles car elles peuvent produire des biens et des services. Celles-ci sont donc considérées comme du capital technique dans le cadre de l'entreprise car c'est un investissement de la part de l'entreprise pour faire du profit.
Hors de l'entreprise, quel est le statut des IA ? Nous avons défini différents types de personnes tels qu'une personne morale: en droit, une personne morale est un groupe de personnes privée qui possède en elle-même des droits et des devoirs. La personne morale a le droit d'agir en justice. Une personne est un individu en général, un être humain. Une personne physique est un être humain. Mais quel est donc le statut des Intelligences Artificielles ? Comme nous l"avons vu, en Arabie Saoudite, Sophia a acquis la nationalité et est donc devenue citoyenne. La citoyenneté permet à un individu d'être reconnu comme membre d'une société et de participer à la vie politique. Un individu est un être représentant, c'est l'unité élémentaire à une espèce. L'IA est-elle une espèce ? Une espèce est l'ensemble des individus se distinguant des autres par des caractères communs et doué d'interfécondités. On peut donc en conclure que l'IA n'est ni une personne (morale ou physique) ni une espèce, il y a donc la présence d'un paradoxe avec Sophia l'IA reconnue comme citoyenne.
Les Intelligences Artificielles n'appartiennent aujourd'hui à aucune "catégories", peut-on parler de la création d'une nouvelle espèce ? Les IA sont capables de concevoir elles-mêmes d'autres IA comme AutoML. Ce n'est pas de l'interfécondité mais les IA sont tout de même capable de se "reproduire" alors faudrait-il changer la définition d'une espèce pour laisser une place aux IA ? Nous aurons sûrement la réponse à toutes ces questions dans les années à venir mais pour le moment rien n'est envisagé.
Pour le moment aucune loi n'existe sur le sujet des IA même si beaucoup commencent à se poser des questions d'éthique, de droits d'auteurs... En 2016, le parlement Européen a proposé de réfléchir à accorder des droits de propriété intellectuelle spécifiques sur les œuvres créées par des IA et a aussi suggéré de discuter de donner aux robots une personnalité juridique (on ne sait pas si les IA pourraient aussi avoir une personnalité juridique). Cependant il faut avancer prudemment sur ce sujet d'après des experts et donc rien n'est prévu pour le moment.
Pour conclure, les intelligences peuvent parfois nuire à la vie privée des Hommes et donc transgresser certains droits et devoirs. Aujourd'hui des discussions sont en cour pour "intégrer" les IA à notre société et peut-être en créer une autre espèce mais rien n'est fait. Il y a aussi de nombreux désaccord entre les transhumanistes (pour les cyborgs) et les chercheurs en IA qui sont souvent confondus alors qu'ils mènent des projets bien différents. L'un cherche à améliorer l'humain et l'autre à créer une machine capable de simuler l'intelligence humaine.